FRANCE : le CRAN, qui avait lancé en 2006 le débat sur les statistiques ethniques, se réjouit de l'engagement de Manuel Valls sur le sujet.
Paris, le 07/12/12 Communiqué de presse Synthèse : le CRAN, qui avait lancé en 2006 le débat sur les statistiques ethniques, se réjouit de l'engagement de Manuel Valls sur le sujet. Le 6 décembre dernier, lors de l'émission « Des Paroles et des actes », Manuel Valls s'est déclaré ouvert aux statistiques ethniques. Il souhaite qu'elles puissent être mises en place selon les règles fixées par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL). « Le CRAN qui, non sans raison, a critiqué Manuel Valls, après son refus des attestations de contrôle, estime cette fois qu'il convient de saluer cette avancée », a indiqué Louis-Georges Tin, président du Conseil Représentatif des Associations Noires. On s'en souvient, la fédération des Noirs de France avait lancé en 2006 le débat sur les statistiques ethniques, et depuis lors, a fait bouger les lignes en prenant des positions fortes et novatrices. Le CRAN avait d'ailleurs organisé en 2009 un grand colloque sur la diversité à Évry, avec Manuel Valls, qui s'était engagé à déposer un texte de loi en ce sens l'année suivante. Le ministre de l'intérieur d'aujourd'hui est donc en train de mettre en oeuvre la promesse du député d'hier. Contrairement à ce qu'on dit souvent, les statistiques ethniques ne sont pas interdites en France. Le CRAN a réalisé plusieurs enquêtes dans ce domaine, pour mesurer la surreprésentations des Noirs et des Arabes dans les contrôles d'identité, par exemple, ou leur sous-représentation dans le monde politique ou économique. Encore récemment, le 16 novembre 2012, le CRAN a publié dans Libération une enquête sur « parité et diversité dans le CAC 40 », qui repose sur des statistiques ethniques et des statistiques sexuées. Aucune de ces enquêtes n'a été mise en cause par la justice, évidemment. Plus encore. Depuis 2006, s'inspirant des recommandations du CRAN, d'autres acteurs ont mis en œuvre des enquêtes de statistiques ethniques dans des domaines divers, sans que la République ne s'effondre pour autant : le CNRS (enquête sur le délit de faciès en 2009), le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (baromètre diversité chaque année depuis 2009), ou encore des journalistes (numéro de Libération sur les « cabinets blancs » le 30 mai 2012). Mais ces enquêtes demeurent trop peu nombreuses, et ne permettent pas d'appréhender l'ensemble des problématiques. Qu'en est-il par exemple dans le logement, dans l'éducation ou dans l'emploi ? Comment mesurer les discriminations systémiques sans statistiques d'envergure ? Or, de nombreux organismes refusent de mettre en place cet outil essentiel : c'est ce qu'on appelle l'aveuglement volontaire. Dans ces conditions, la loi à venir devrait avoir pour but non pas de rendre possibles les statistiques ethniques, mais de les rendre obligatoires, dans tous les domaines où elles sont pertinentes, comme le recommande la directive 2000/43/CE du Conseil de l'Union Européenne. « Ainsi, la France sera obligée de regarder la vérité en face, a indiqué Louis-Georges Tin ; et avec ce thermomètre des discriminations, on pourra apporter les remèdes opportuns, avec la force et la précision nécessaires. C'est pourquoi nous entendons poursuivre dans ce domaine notre coopération avec M. Valls », a conclu le président du CRAN. Contact : Louis-Georges Tin Président du CRAN tinluigi@aol.com +33 6 19 45 45 52 -- Catherine Bris Secrétariat du CRAN +33 6 60 83 25 24 +33 1 48 77 52 88 Le CRAN sur Facebook Le CRAN sur Twitter www.le-cran.fr
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