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Opinion Africaine

Le président KAGAME excelle dans l’art de neutraliser et disqualifier ses opposants par sa longue culture du mensonge et de la violence

26 Juillet 2010 , Rédigé par APPA Publié dans #Opinions


CENTRE DE LUTTE CONTRE L’IMPUNITE

ET L’INJUSTICE AU RWANDA  (CLIIR)

Boulevard Léopold II, n°227                                        Bruxelles, le  22 juillet 2010

1080 BRUXELLES

Tél/Fax : +32.81.60.11. 13

GSM:  +32.476.70.15. 69

Mail : cliir2004@yahoo. fr

 

COMMUNIQUE  n° 124/2010

 

Le président KAGAME excelle dans l’art de neutraliser et disqualifier ses opposants par sa longue culture du mensonge et de la violence.  

 

Rattrapé par son passé de tortionnaire à « Basima House » à Kampala lorsqu’il était responsable des Services de renseignements militaires (DMI) en Ouganda dans les années 1986, le président rwandais, le général Paul KAGAME, vient de commanditer, via ses policiers, la destruction totale de l’opposition démocratique rwandaise. Comme il n’a jamais cessé de le faire depuis la mascarade d’élections présidentielles d’août 2003 qui l’opposait à l’ancien premier ministre Faustin TWAGIRAMUNGU et M. Jean Népomuscène NAYINZIRA, le président Paul KAGAME a ordonné l’arrestation des derniers dirigeants du Parti Social IMBERAKURI (PSI) hier mercredi 21 juillet 2010 aux environs de 18h à Kigali.

 

Le Centre de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice au Rwanda (CLIIR) dénonce et condamne l’arrestation dans leurs bureaux à Kigali (Rwanda) des principaux dirigeants du Parti Social IMBERAKURI (PSI). Cette arrestation a eu lieu ce mercredi 21 juillet 2010 vers 18h. Parmi ces dirigeants du PSI arrêtés se trouvent :

1)      Monsieur Théobald MUTARAMBIRWA, Secrétaire Exécutif du PS Imberakuri,

2)      Monsieur Sylvère MWIZERWA, Porte Parole du PS Imberakuri ;

3)      Monsieur Alexis BAKUNDUKIZE, Responsable de la jeunesse du PSI.

 

Voici le déroulement de cette arrestation spectaculaire du mercredi 21/07/2010:

En tenue civile, des agents de la DMI[1] (Directorate of Military Intelligence) se sont présentés dans la soirée au bureau du PSI. Ils ont commencé par séquestrer dans les locaux toutes les personnes qui se trouvaient au bureau du parti PSI sis à Nyamirambo à Kigali dans la capitale rwandaise. Ensuite des policiers en uniforme ont été dépêchés sur les lieux et ils ont embarqué tout le monde vers la station de police de Nyamirambo à Kigali.

Le mobile de leur arrestation n’est pas encore connu mais des observateurs indépendants estiment que cette arrestation fait partie d’un vaste plan de destruction de l’opposition démocratique rwandais constituée par les Forces Démocratiques Unifiées (FDU) présidées par Madame Victoire INGABIRE Umuhoza, le Democratic Green Party of Rwanda présidé par Monsieur Frank HABINEZA et le Parti Social IMBERAKURI présidé par Maître Bernard NTAGANDA. Human Rights Watch et Amnesty International suivent la situation au Rwanda.

 

Rappelons que les assassinats et les persécutions politiques qui ont précédé l’actuelle campagne pour les élections présidentielles du 9/08/2010 s’intensifient depuis avril 2010 :

1)      Le 21 avril 2010, Madame Victoire INGABIRE Umuhoza, présidente des FDU (Forces Démocratiques Unifiées), fut arrêtée et passa une nuit au cachot de police à Kigali. Suite à de fortes pressions diplomatiques et diverses manifestations de la Diaspora à Bruxelles, elle est relâchée le 22/04/10 et assignée à ne plus sortir ni du pays ni de la ville de KIGALI. Victime d’un complot judiciaire basé sur de fausses accusations de divisionnisme et d’idéologie génocidaire, Mme Victoire Ingabire fait face à des insultes et des menaces dans les discours publics du président Kagame. Elle est harcelée par les médias et les autorités et est souvent convoquée par les policiers et les procureurs qui n’obéissent qu’aux seules injonctions du président Paul Kagame. Ce dernier ne cesse de menacer ouvertement les membres de l’opposition qu’ils soient tutsis ou hutus en les traitant de « hooligans politiques » et en promettant de « tuer les mouches » à coup de marteau.

2)      Le 19 juin 2010, le général KAYUMBA Nyamwasa, ancien Chef d’Etat Major de l’APR (Armée Patriotique Rwandaise) réfugié en Afrique du Sud (RSA), a été victime d’une tentative d’assassinat par un tueur qui a tiré sur lui plusieurs balles devant son domicile. Il a survécu grâce à son hospitalisation d’urgence. La police sud africaine a arrêté six suspects dont 2 ont été relâchés. Parmi les suspects relâchés se trouve un prétendu homme d’affaire rwandais qui a disparu depuis sa libération provisoire. En réalité, il s’agit du major François GAKWERERE (Ce dernier, lorsqu’il était capitaine dans l’APR, est impliqué dans l’assassinat de 18 personnalités tuées dans trois embuscades tendues par les militaires de l’APR le 7 juillet 1996 à Rushashi (dans l’ancienne préfecture de Kigali-Rural au Rwanda). Parmi les personnalités tuées ce jour-là se trouvaient l’ancien bourgmestre de Rushashi, M. Vincent MUNYANDAMUTSA, l’ancien procureur du parquet de Rushashi, M. Floribert HABINSHUTI tué avec sa femme, ses deux enfants et trois de ses proches parents ainsi que M. Laurent BWANACYEYE, Directeur de l'Ecole Secondaire de Rwankuba et M. Léopold MUREKEZI, Préfet des Etudes de cette école.

3)      Le 20 juin 2010 vers 20h, Monsieur SIBOMANA Rusanganwa Aimable, Secrétaire Particulier de Maître Bernard NTAGANDA, président du Parti Social IMBERAKURI (PSI), est enlevé près de son domicile à Nyamirambo (capitale Kigali) et porté disparu jusqu’à ce jour. Le PSI est un parti de l’opposition démocratique rwandaise reconnu et dont les membres sont régulièrement persécutés, emprisonnés, chassés de leur boulot ou portés disparus. M. Sibomana, est un ancien policier qui risque d’avoir été assassiné sur ordre du président Paul KAGAME qui ne tolère aucune dissidence des ex-policiers.

4)      Le 21 juin 2010, M. Denis NTARE SEMADWINGA a été égorgé par un commando de 10 personnes à Gisenyi au nord ouest du Rwanda. Cet ancien rebelle Tutsi congolais d’origine rwandaise, est l’ancien chef de cabinet du général Laurent NKUNDA, président du CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple). Ce dernier recru de Kagame est tombé en disgrâce et remplacé par Jean Bosco NTAGANDA. Il a été convoqué et arrêté en janvier 2009 à Gisenyi. Il est séquestré, depuis plusieurs mois, à Kabuga au Rwanda (dans la banlieue de la capitale rwandaise Kigali) sur ordre du président rwandais Paul KAGAME. Le CNDP est une rébellion créée par Kagame pour saccager et piller l’est du Congo-Kinshasa (RDC). Le général Nkunda est un Tutsi congolais parmi ceux qui se surnomment « Banyamulenge ». Il a été placé sous mandat d’arrêt international et révoqué des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (RDC), les FARDC après avoir occupé brièvement en juin 2004 la ville de Bukavu au Sud-Kivu en compagnie du Colonel Jules MUTEBUSI en prétextant venir au secours des membres Tutsis de leur communauté « menacés » par Kinshasa.

5)      Le 24 juin 2010, le matin, plusieurs centaines de manifestants pacifiques ont été dispersés, battus et arrêtés par la Police lors d’une manifestation à Kigali pour protester contre le refus d’enregistrer deux partis de l’opposition et les harcèlements dirigés contre les dirigeants et les partis démocratiques (FDU, PSI et DGPR) du Rwanda. Tous les dirigeants des FDU et du PS Imberakuri furent emprisonnés, torturés, menottés nuit et jour et détenus dans des cachots insalubres parmi les bestioles qui les mordent régulièrement. Maître Bernard NTAGANDA, président du PSI, M. Sylvain SIBOMANA, secrétaire général des FDU, et Mme Alice MUHIRWA, trésorière des FDU, furent soumis à des techniques spéciales de torture que le président Kagame et ses chefs de police ont expérimenté à « Basima House » à Kampala en Ouganda avant d’envahir le Rwanda.

6)      Le 24 juin 2010, vers 22h, M. Jean Léonard RUGAMBAGE, rédacteur en chef du journal indépendant UMUVUGIZI, une voix critique, a été abattu de 4 balles devant son domicile à Kigali jeudi 24/06/2010 à 22h. Son assassinat fait suite à l’article de son journal UMUVUGIZI qui dénonçait l’implication du président Paul Kagame dans la tentative d’assassinat du général KAYUMBA Nyamwasa, ancien Chef d’Etat Major de l’Armée Patriotique Rwandaise (APR), qui a eu lieu samedi le 19/06/2010 à Johannesburg en République Sud Africaine (RSA).

7)      Le 7 juillet 2010, Mme Alice MUHIRWA, trésorière des FDU, tombe en syncope devant les juges au Tribunal de Nyamirambo à Kigali. Elle avait été arrêtée le 24/06/10 en compagnie de Maître Théogène MUHAYEYEZU, avocat des FDU, lui-même battu et emprisonné. Elle avait été battue et grièvement blessée dans le bas ventre suite aux coups reçus. Elle n’avait jamais cessé de saigner des parties génitales depuis plus de deux semaines.

8)      Le 13 juillet 2010, M. André Kagwa RWISEREKA, Premier Vice Président du Parti Démocratique des Vers du Rwanda (Democratic Green Party of Rwanda), DGPR, a été égorgé et sa tête presque entièrement tranchée. Porté disparu dans la nuit du 13/07/10, son corps a été découvert dans la journée du 14/07/2010 au même endroit où sa voiture avait été retrouvée, à savoir dans la vallée de la rivière Mukura, à 3k à peu près de la ville universitaire de Butare. Né le 31/12/1949 à Rusenge, Nyaruguru, dans la province du Sud au Rwanda, il s’est ensuite exilé en RDCongo dans les années 1960. Il devint l’un des principaux membres du parti au pouvoir, le Front Patriotique Rwandais. Homme d’affaires prospère à Butare, il a été parmi les membres fondateurs du DGPR fondé le 14/08/2009 à l’Hôtel ex-Novotel de Kigali. Il laisse quatre enfants orphelins.

 

Le CLIIR demande une enquête spéciale indépendante sur le kidnapping et la disparition de Monsieur SIBOMANA Rusanganwa Aimable, Secrétaire Particulier de Maître Bernard NTAGANDA, président du Parti Social IMBERAKURI (PSI). Monsieur SIBOMANA est porté disparu à Kigali dans la capitale du Rwanda depuis dimanche le 20 juin 2010 vers 20h. Il rentrait chez lui dans un quartier de Nyamirambo situé entre les locaux d’Electrogaz et les bâtiments du Collège Saint André au sud de la capitale rwandaise Kigali. Il venait de participer à une réunion très importante dans laquelle son parti préparait la manifestation pacifique de l’opposition prévue à Kigali ce jeudi le 24 juin 2010. Il n’est pas arrivé chez lui.

 

La politique d’élimination de ses proches collaborateurs par Paul KAGAME :

 

Le président rwandais, Paul KAGAME, est le chef de l’Etat qui a éliminé plusieurs de ses anciens collaborateurs en recourant aux assassinats, aux enlèvements et aux emprisonnements arbitraires sur base de fausses accusations fabriquées dans les ateliers de la DMI (Directorate of Military Intelligence) . Rappelons quelques personnalités assassinées, emprisonnées ou forcées de s’exiler pour sauver leur vie :

 

Parmi les collaborateurs de Paul Kagame assassinés, l’on compte :

1)      Le colonel Théoneste LIZINDE, député du Front Patriotique Rwandais (FPR) au parlement rwandais jusqu’à sa fuite du Rwanda. Il a été assassiné à Naïrobi au Kenya le 6 octobre 1996 en même temps que son ami commerçant,BUGIRIMFURA Augustin. Il a été enlevé d’abord de son domicile par des agents non identifiés avant d’être retrouvé tué d’une balle dans la bouche. Il était en train d’écrire un livre sur les crimes de Kagame.

2)      M. Seth SENDASHONGA, ancien ministre de l’Intérieur du Rwanda du 17/07/1994 au 25 août 1995, a été assassiné le 16/05/1998 à Naïrobi au Kenya par un commando dans la rue. Parmi les diplomates rwandais affectés à Naïrobi et chargés d’orchestrer cet assassinat se trouve Monsieur Alphonse MBAYIRE qui fut à son tour assassiné le 8 février 2001 à Kigali. Son corps fut criblé de plus de 30 balles par un jeune soldat dont on ignore le sort et dont l’issue du procès n’est pas connue. Le 26 février 1996, Seth SENDASHONGA avait déjà été victime d’un autre attentat perpétré par un diplomate de l’Ambassade du Rwanda à Naïrobi, Monsieur François MUGABO. Cet agent a été expulsé du Kenya le 22 juin 1996. Le Gouvernement rwandais avait refusé de lever son immunité diplomatique afin qu’il puisse répondre de ses actes devant un tribunal kenyan. Cet incident a provoqué un froid entre les deux pays et conduit à la fermeture momentanée de l’Ambassade du Rwanda au Kenya. Dans le film « Celui qui savait » produit par un jeune réalisateur canadien et consacré à cet assassinat du 16/05/1998, l’épouse de M. Sendashonga soupçonne le commando envoyé par le régime du président Paul Kagame. L’une des personnes chargées d’assassiner Sendashonga, M. Kiwanuka, a été assassinée à son tour en octobre 2004 dans l’indifférence totale.

3)      Le Major John BIRASA (officier venu du Burundi) et le capitaine EDDY ont été tués le 7 avril 1998 dans un embuscade à Nyarutovu (ancienne préfecture de Ruhengeri) Pourtant jusqu’à ce jour, des interrogations planent sur cet « étrange embuscade » car le cadavre de John Birasa a été brûlé. Aucune enquête n’a été ouverte pour faire la lumière sur les allégations qui persistent 12 ans après. Selon certaines allégations ils seraient tombés dans une embuscade tendue par les « infiltrés hutus » et d’autres spécifiant que cela fut la besogne d’un groupe d’officiers provenant d’Uganda. Ce qui a ravivé des suspicions entre les Rwandais de provenance burundaise d’une part et ougandaise d’autre part (source Jean Pierre MUGABE, déclaration de 1999 intitulé « Message solennel au Général-Major KAGAME Paul au sujet de plusieurs maux qui gangrènent le Rwanda».

4)      M. Assiel KABERA, ancien préfet de la préfecture KIBUYE (est du Rwanda) et conseiller du président de la République Pasteur BIZIMUNGU a été assassiné devant sa maison à Kigali le 5 mars 2000 par un commando non identifié. Les enquêtes menées par un groupe d’amis privés du défunt ont révélé qu’il a été tué une semaine après son entrevue avec le président Paul KAGAME qui en voulait à tous les rescapés tutsis originaires de Kibuye. M. Assiel Kabera aurait été tué pour avoir organisé la fuite en janvier 2000 de M. Joseph SEBARENZI, ancien président du Parlement rwandais, réfugié actuellement aux USA. Ce dernier vient de sortir un livre passionnant sur les méthodes violentes de la gouvernance du président Paul KAGAME.

5)      Le colonel RUTAYISIRE Wilson alias « Shabani », ancien directeur de Radio Rwanda sous le régime de Paul Kagame, fut tué en 2000 en mission et son assassinat fut maquillé en « suicide ».

6)      Le député Léonard HITIMANA (du parti MDR) fut enlevé et porté disparu le 7 avril 2003 à Kigali. Il devait défendre son parti le Mouvement Démocratique Républicain (MDR) au Parlement rwandais le lendemain le 8 avril 2003 et portait sur lui toute la documentation destinée à cette défense qui n’aura jamais lieu. Par contre, le MDR a été suspendu et dissous par décision du Conseil des Ministres en 2003.

7)      Le Lt colonel Augustin CYIZA, ancien président de la Cour de Cassation et vice président de la Cour Suprême du Rwanda, a été enlevé le 23 avril 2003 à Kigali et porté disparu jusqu’à ce jour. Dans un livre collectif sous la direction du professeur André GUICHAOUA, une enquête privée donne le détail sur son enlèvement et sa disparition imputable aux agents de la DMI. M. CYIZA avait rencontré Kagame une semaine plutôt.

8)      Le colonel NGOGA a été empoisonné lorsqu’il osa demander pourquoi le président Kagame s’acharne à jeter le lait provenant des vaches de Ngoga sous prétexte qu’elles seraient atteintes de la maladie de la « vache folle ».

9)      Le major Alex RUZINDANA est porté disparu en 2003. D’après des enquêtes et les déclarations de l’Ancien ministre chargé de la Sécurité, M. Jean de Dieu NTIRUHUNGWA repris par le journal Le Partisan n°49, le meurtrier serait le capitaine BUTERA arrêté et interrogé par la police. Aucune suite des poursuites judiciaires n’est connue. Rappelons que le Major Alex RUZINDANA avait un grand ami, le colonel Danny NDAHIRO.  Les deux jeunes officiers étaient très critiques et étaient régulièrement emprisonnés dans des cachots secrets. D’après la déclaration du 03/08/2009 de son épouse, Mme Claire UWAMUTARA, son mari le colonel Danny NDAHIRO a été enlevé chez lui et assassiné le 01/07/2009 à Kigali avec son fils aîné, Magnifique Ndahiro.

10)  En date du 24 octobre 1997 vers 19h, le Capitaine HATEGEKIMANA Théoneste, Commandant du Groupement de Gendarmerie Gitarama-Kibuye, a été tué avec son garde de corps dans la vallée de RUGERAMIGOZI à quelques mètres de son bureau qu’il venait de quitter sur la colline de MBALI près de Kabgayi à Gitarama. C’est un ancien militaire des Forces Armées Rwandaises (ex-FAR) qui avait été intégré dans l’APR tout juste après la défaite des FAR en juillet 1994. Le 6 juin 1997, le Capitaine Théoneste avait échappé à la mort lorsqu’il tomba dans une embuscade tendue par des éléments de l’APR, près du Centre culturel dans la ville même de Gitarama, non loin de sa résidence. Il s’en sortit avec une blessure à la main alors qu’il avait essuyé une quinzaine de coups de feu. Le Général Charles Kayonga serait soupçonné d’avoir commandité ce crime.

11)  Dans la soirée du 4 au 5 mars 1995, assassinat du Préfet de Butare, Pierre Claver RWANGABO, tué avec son fils aîné et son chauffeur. Curieusement, seul son garde de corps a survécu. Le procureur chargé de l’enquête fut emprisonné le 02/05/1996.

12)  Le 27/07/95 l’ancien S/Préfet de Ruhango, Placide KOLONI a été tué et brûlé avec sa femme, ses deux filles et sa domestique dans leur maison dans la ville de Ruhango (Gitarama). Aucune enquête du régime n’a pu éclaircir le mystère de cet assassinat.

13)  Dans la nuit du 10 au 11 mai 1996, le Bourgmestre de KARENGERA (Cyangugu), Mme MUKANDOLI Anne Marie, fut abattue de plusieurs balles chez elle par un élément en uniforme militaire. Une semaine plus tard, dans la nuit du 18 au 19 mai 1996, le Bureau communal de Karengera fut attaqué et complètement incendié par des “individus armés non identifiés” qui auraient libéré 71 des 123 détenus du cachot communal.

14)  Assassinat du Député BURAKALI Evariste dans la soirée du 16 janvier 1997 vers 21h au centre de négoce de Rutare dans la commune RUTARE, préfecture Byumba, par le S/Lieut. KABERA accompagné de deux autres militaires et d’une personne en tenue civile. Le député partageait un verre de bière avec le Bourgmestre et l’Assistant Bourgmestre de Rutare. Le S/Lt Kabera est entré dans la boutique et a blessé la vendeuse avec une bouteille de limonade qu’il venait d’acheter. Le député et ces autorités locales ont conduit la blessée au dispensaire situé à 500 mètres de la Boutique. Le S/Lt Kabera a pris le fusil de son garde de corps et les a suivi à pieds. A travers la porte, il a jeté un coup d’oeil dans la salle des pansements. Il a contourné le dispensaire, s’est posté derrière la fenêtre puis a tiré 3 balles sans sommation sur Burakali. Blessé au niveau de l’épaule et la jambe droite, le député Burakali est décédé à l’Hôpital Roi Fayçal à 2h25 du matin. Il était tutsi modéré et membre du Parti Libéral très critique envers le régime FPR.

 

Les collaborateurs du président Paul KAGAME qui ont fui le Rwanda :

 

Les deux anciens premiers ministres Twagiramungu Faustin et Rwigema Pierre Celestin,

Les Ministres Habamenshi, Mugorewera Drocella, Ntezilyayo Faustin, Mukamurenzi, Secrétaire d’Etat Kabanda Célestin, etc…

Les députés Hon Kajegukwa Valens, Hon Sebarenzi, Hon Sissi Evariste, Hon Alfred Mukezamfura, le sénateur Stanley SAFARI, Hon Edith Gasana, Les ambassadeurs Dr Maj. Rudasingwa Theogene, Jean Pierre BIZIMANA, ancien ministre et Ambassadeur Gasana Anastase, etc.

Les magistrats : Procureur Gahima Gérard, le juge Jariel Rutaremara (qui a acquitté Mgr Misago), le substitut Edouard Kayihura (qui n’a pas réussi à monter un faux dossier contre Mgr Misago, le procureur de Butare, etc.

Les officiers de l’Armée : Major Alphonse Furuma , Major Mupende , Major Kwikiriza , Colonel Patrick Karegeya, Général Kayumba Nyamwasa, Major BIZIMUNGU, Capitaine Frank Tega, etc…

 

Recommandations : Le Centre recommande instamment :

-          Que les autorités rwandaises libèrent immédiatement tous les opposants politiques dont les principaux chefs de l’opposition tels que Déogratias MUSHAYIDI, Maître Bernard NTAGANDA, Mr Sylvain SIBOMANA, Charles NTAKIRUTINKA, Dr Téoneste NIYITIGEKA et les dirigeants du Parti Social Imberakuri arrêtés le 21 juillet 2010 vers 18h à Kigali.

-          Que les autorités rwandaises recherchent activement Monsieur SIBOMANA Rusanganwa Aimable

-          Que les autorités rwandaises et particulièrement le chef de l’Etat, le général Paul KAGAME, cessent immédiatement toutes les persécutions et les tracasseries dirigées contre les adhérents et les présidents fondateurs des Partis : PS IMBERAKURI, FDU-INKINGI et le Parti Démocratique des Verts du Rwanda (DGPR).

-          Que le parti au pouvoir, le Front Patriotique Rwandais, cesse toutes les stratégies de diviser le PSI, le DGPR et les autres partis politiques se réclamant de l’opposition démocratique. Que tous les partis politiques soient enregistrés et autorisés à participer aux élections présidentielles prévues le 09 août 2010.

-          Que le peuple rwandais résiste à toutes les campagnes de manipulation, d’intimidation et de terrorisme d’Etat. Que tous les rwandais se serrent les coudes pour résister à l’oppression d’une dictature impitoyable qui les déstabilise, les appauvrit et les affame par d’incessantes extorsions d’argent sous divers prétextes.

 

Fait à Bruxelles, le 22 juillet 2010.

 

Pour le Centre, MATATA Joseph, Coordinateur.

 

 

 

CLIIR* : Le Centre de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice au Rwanda est une association de défense des droits humains basée en Belgique, créée le 18 août 1995. Ses membres sont des militants des droits humains de longue date. Certains ont été actifs au sein d’associations rwandaises de défense des droits humains et ont participé à l’enquête CLADHO/Kanyarwanda sur le génocide de 1994. Lorsqu’ils ont commencé à enquêter sur les crimes du régime rwandais actuel, ils ont subi des menaces et ont été contraints de s’exiler à l’étranger où ils poursuivent leur engagement en faveur des droits humains.

 

 



[1] La DMI (Directorate of Military Intelligence) est une véritable « machine à tuer », une sorte de GESTAPO Tutsi créée et dirigée par le président rwandais et président du FPR (Front Patriotique Rwandais), le Général Paul KAGAME. La DMI a impunément assassiné, torturé, emprisonné et fait disparaître des milliers d’opposants politiques (réels ou supposés), des anciens dignitaires et intellectuels Hutu ainsi que de simples citoyens rwandais Hutu et Tutsi depuis plus de 16 ans.


Centre de Lutte contre l'Impunité
et l'Injustice au Rwanda (CLIIR)
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