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Opinion Africaine

Taxe sur les transactions financières : L’Europe doit jouer un rôle de pionnier au G20

25 Juin 2010 , Rédigé par APPA Publié dans #ONG-Associations.

La crise financière de 2008/2009 et ses conséquences constituent un défi crucial pour le développement à venir de nos sociétés et de nos économies, partout dans le monde. La manière dont nous faisons face à ce défi est révélatrice des valeurs et des représentations sur lesquelles nous construisons nos sociétés. Il s’agit de bien plus qu’une simple question de réglementation.

 

Cela devient très clair lorsqu’on regarde la situation des pays en développement. La récession de nombreux secteurs économiques dans les pays en développement à la suite de la crise financière conduit à de très sérieux revers en matière de réalisation des objectifs du millénaire.

Le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté, c'est-à-dire avec moins d’1,25$ par jour, s’est accru de 1,3 milliard. Le pourcentage de ceux que l’on appelle les travailleurs pauvres et qui gagnent moins de 2$  par jour a encore augmenté. L’organisation internationale du travail (OIT) estime leur nombre à 2,7 milliards. La difficulté à atteindre le premier objectif du millénaire, qui prévoyait de réduire de moitié la proportion de personnes pauvres d’ici 2015, a également des effets dévastateurs pour la réalisation des autres objectifs en matière d’éducation et de santé.

 

Les implications de la crise financière doivent être prises en compte dans les discussions concernant la contribution des responsables de cette crise et doivent être placées au cœur des débats sur la prévention de futures crises. La contribution des responsables et le partage équitable des charges sont une question de justice internationale. En Europe aussi jusqu’à présent, ce sont les citoyens qui ont eu à payer le prix fort. Les revenus fiscaux ont servi à sauver les banques, à apporter des cautions et à financer des programmes de soutien à l’économie.

 

Les études de l’OIT révèlent qu’une régulation des marchés financiers est indispensable pour encourager la création d’emplois dans l’économie réelle. Cela vaut pour les pays économiquement forts aussi bien que pour les pays où la création d’emploi est une condition préalable à la réduction de la pauvreté. L’économie financière doit être au service de l’économie réelle, et non l’inverse.

 

Dans ce contexte, de nombreuses voix s’élèvent pour demander l’instauration d’une taxe sur les transactions financières. Cette taxe serait une contribution générale dont nous avons  besoin rapidement pour juguler les jeux spéculatifs sur les marchés financiers. Par ailleurs, elle générerait des fonds destinés à faciliter le rétablissement financier des budgets publics et donnerait une nouvelle et précieuse impulsion à la lutte mondiale contre la pauvreté.

 

La taxe sur les transactions financières avec ses différentes possibilités de mise en œuvre envisageables, constitue une option viable. Nous constatons cependant, que beaucoup de pays de premier plan dans le domaine politique et économique, y compris au sein de l’Union européenne et spécialement à l’intérieur de la zone euro, sont très réticents à l’idée d’adopter une taxe sur les transactions financières en dépit de l’accueil très favorable qu’elle reçoit du public.

 

C’est pourquoi nous renouvelons notre demande et insistons sur l’urgence d’introduire une taxe sur les transactions financières au niveau international. Comme nous l’avons déjà exprimé dans la déclaration « Solidarité en temps de crise » publiée par la Conférence européenne des commissions Justice et Paix en début d’année, nous appelons à l’introduction d’une taxe sur les transactions financières destinées à générer des revenus qui devraient être   consacrée à l’Aide publique au développement.

 

Les commissions Justice et Paix signataires en appellent à leurs gouvernements pour lancer une initiative commune en ce sens au sein de la zone euro et pour plaider en faveur d’une telle taxe au niveau du G20. Nous sommes convaincus que l’Union Européenne doit être aux avant postes et se montrer innovante dans la gestion de cette crise grave pour l’humanité.

 

Signataires :

Justice et Paix-France

Comité exécutif de la Conférence des commissions Justice et Paix d’Europe

Justice et Paix-Albanie

Justice et Paix-Allemagne

Justice et Paix-Autriche

Justice et Paix-Belgique francophone

Justice et Paix-Belgique flamande

Justice et Paix-Ecosse

Justice et Paix-Espagne

Justice et Paix-Irlande

Justice et Paix-Malte

Justice et Paix-Portugal

Justice et Paix-Suède

Justice et Paix-Suisse

 

 

 Contact : Sœur Marie-Laure Dénès, Justice et Paix France, 58, avenue de Breteuil, 75007 Paris, Tél. +331 72 36 69 03 ; marie-laure.denes@cef.fr

 

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