Le parquet va faire appel de la relaxe de Mohamed Bacar, selon Yves Jego.
Secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, Yves Jégo, a indiqué dimanche que le parquet de Saint-Denis de La Réunion allait faire appel de l'annulation des poursuites judiciaires contre le colonel comorien Mohamed Bacar et les 22 hommes de sa garde rapprochée. Le président déchu d'Anjouan, poursuivi pour entrée illégale sur le territoire français, avait bénéficié samedi d'une relaxe pour vice de forme.
Un porte-parole du parquet a indiqué dimanche ne pas avoir d'informations sur cet éventuel appel.
"Les informations que j'ai en ma possession tendent à démontrer la possibilité d'incrimination", a déclaré M. Jego à la presse. "Je sais que la chancellerie et le garde des Sceaux, Rachida Dati, sont très impliqués pour que les procédures républicaines soient appliquées", a-t-il précisé.
Arrivés mardi dernier à Mayotte, fuyant l'intervention armée de l'Union africaine, Bacar et ses hommes auraient dû être jugés samedi pour entrée irrégulière sur le territoire français et infractions à la législation sur les armes de guerre. Mais le tribunal correctionnel a annulé ces poursuites pour vice de forme. Le parquet dispose de dix jours pour faire appel.
"On voit bien que ce n'est pas du tout une volonté judiciaire", a commenté Me Marie Briot, avocate de la défense en première instance. Le président déchu de l'île d'Anjouan est actuellement placé sous surveillance de la gendarmerie dans un bâtiment militaire à La Réunion et sous le coup d'un arrêté de reconduite à la frontière. Le préfet Pierre-Henry Maccioni avait précisé samedi avoir décidé une assignation à résidence administrative qui permettra à l'OFPRA d'examiner les éventuelles demandes d'asile politique "dans les jours qui viennent".
Dimanche matin, des manifestants d'origine comorienne ont rallié la préfecture pour déposer une motion demandant que le colonel soit renvoyé et jugé aux Comores. A Mayotte, un escadron de gendarmerie mobile est venu renforcer les effectifs, a par ailleurs indiqué la préfecture. Les violentes manifestations du 27 mars liées à la présence du colonel Bacar ont fait 18 blessés, "dont deux sont en observation et un dans un état sérieux". Les auteurs des violences ont été déférés dès vendredi devant la justice et ont écopé de peines d'emprisonnement ferme de quatre mois "au minimum". AP
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Associated Press